L’Assemblée Nationale a approuvé le 16 février un projet de loi visant à lutter contre l’extrémisme islamiste et le séparatisme afin de s’attaquer aux causes profondes de la violence djihadiste – en réponse à une vague d’attentats qui a vu plus de 250 personnes assassinées depuis 2015. Mais le Gouvernement Macron s’inquiète également de l’extrême droite – surtout si l’on considère qu’un sondage du magazine L’Express et du quotidien Le Parisien en janvier a placé le leader populiste du Rassemblement National, Marine Le Pen, à 48 % contre 52 % pour M.Macron dans la course à l’élection présidentielle de 2022.
Le match pour 2022 est lancé
Le 13 février, le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé qu’il avait déclenché des procédures de fermeture de la Génération Identitaire en réponse à une série d’actions anti-migrants. Le groupe semble avoir enfreint une loi française interdisant « l’incitation à la discrimination contre une personne ou un groupe en raison de leur origine », a déclaré M. Darmanin.
Il avait déjà évoqué la possibilité de dissoudre le groupe d’extrême droite fin janvier lorsqu’il avait déployé une trentaine de militants à la frontière espagnole, avec des voitures portant le message « Défendre l’Europe » et l’utilisation de drones pour surveiller la frontière – la dernière d’une série de cascades que Génération Identitaire a utilisées pour attirer l’attention du public français.
Une déclaration de guerre
L’organisation a fait parler d’elle pour la première fois en France en 2012 avec une vidéo en ligne intitulée « Une déclaration de guerre ». Un groupe de jeunes filmés en gros plan a déclaré à la caméra qu’ils étaient la génération qui avait vu une fracture ethnique et une expérience de cohabitation en faillite comprenant un métissage imposé.
Un mois plus tard, ils se sont engagés dans une action directe pour la première fois en occupant le toit d’une mosquée en construction dans la ville de Poitiers, au centre de la France, en utilisant le bâtiment pour y afficher des banderoles anti-immigrants. Le gouvernement de François Hollande, alors président de la République, a envisagé d’arrêter Génération Identitaire en réponse à cette action, mais ne l’a pas fait.
Un groupe a persisté avec des tactiques de choc au cours des années suivantes – notamment en bloquant la route reliant le camp de migrants de la jungle de Calais au centre-ville en 2016 et en infiltrant l’un de ses membres dans l’ONG SOS Méditerranée, qui aide les migrants en danger de mort en mer, en 2018.