Un sommet virtuel des dirigeants de l’Union européenne s’est transformé en une réunion de crise après que ses deux plus grandes économies aient imposé le genre de restrictions sévères que beaucoup avaient juré de ne pas faire. C’est un moment de réflexion sur un virus qui, dans sa deuxième incarnation, a pris le bloc à revers.
Lors d’une vidéoconférence jeudi, on aura inévitablement le sentiment que les dirigeants ont eu tort de penser que le pire était derrière eux et que la pandémie pouvait être endiguée grâce à des mesures ciblées. Chaque jour apporte un record d’infections, et les États membres – dans la panique – s’efforcent de trouver des réponses. Ils ne sont pas certains que ce qui a fonctionné la première fois fonctionnera à nouveau. Le Covid-19 n’est pas aussi mortel, mais les cas se multiplient. Les confinements partiels sont toujours un moyen de faire face à la situation.
Un constat clair et grave
Dans l’UE des 27, où plus de 210 000 personnes sont mortes de la maladie et près de 6,5 millions ont été infectées, les fermetures de restaurants et les couvre-feux semblent désormais être la règle, mais les écoles doivent rester ouvertes. L’Allemagne, le moteur économique du bloc, imposera une fermeture partielle d’un mois à partir de lundi, tandis que la France entrera dans une phase de fermeture nationale à partir de vendredi.
Emmanuel Macron, au regard sombre, a déclaré à la nation que « les mesures que nous avons prises se sont avérées insuffisantes pour contrer une vague qui touche toute l’Europe ». Il sera probablement encore plus franc avec ses pairs en privé lors d’une réunion qui a pris un caractère d’urgence ces dernières 24 heures.
L’Italie envisage également le confinement
L’Italie envisage également de mettre en place un confinement régional, selon les responsables gouvernementaux qui ont demandé à ne pas être identifiés parce que les plans sont privés. Les nouveaux cas ont atteint un record cette semaine et les hospitalisations ont atteint leur plus haut niveau depuis le mois de mai.
L’Irlande et le Portugal ont également imposé des mesures pour freiner la propagation, mais nombre des nouvelles restrictions sont moins sévères que les précédentes itérations du printemps, et interviennent alors que le nombre de cas a déjà grimpé en flèche. L’inquiétude est que les personnes qui se sont habituées à la pandémie ne respectent pas aussi strictement les règles.