Les dirigeants de l’Union européenne ont déclaré à l’Autorité palestinienne qu’ils refuseraient toute aide financière supplémentaire tant que les Palestiniens refuseront d’accepter les recettes fiscales perçues par Israël, disent les diplomates européens et les responsables israéliens.
Pourquoi c’est important ?
Cet ultimatum sans précédent est une autre indication que la frustration à l’égard des dirigeants de Ramallah s’accroît, même parmi les partisans les plus convaincus des Palestiniens.
La vue d’ensemble
L’impasse actuelle a été déclenchée par la promesse du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que son nouveau gouvernement irait de l’avant avec l’annexion de certaines parties de la Cisjordanie.
Outré par cette promesse, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé en mai qu’il considérait tous les accords avec Israël et les États-Unis comme nuls et qu’il couperait la sécurité et la coordination civile avec Israël jusqu’à ce que celui-ci revienne sur ses plans d’annexion.
Dans le cadre de cette nouvelle position, l’Autorité palestinienne a cessé d’accepter des recettes fiscales s’élevant à 15o millions de dollars par mois qui sont collectées en son nom par Israël.
Cette décision, combinée à la pandémie, a contribué à une crise financière en Cisjordanie. L’Autorité palestinienne a eu du mal à payer les salaires des fonctionnaires et des membres des forces de sécurité, et elle a contracté des prêts auprès de banques privées.
Abbas n’est pas revenu sur sa décision, même après qu’Israël ait fait marche arrière sur l’annexion dans le cadre de son accord de normalisation avec les EAU.
L’actualité : Ces dernières semaines, l’Autorité palestinienne a demandé à l’UE – ainsi qu’à plusieurs pays européens – des prêts urgents pour payer les salaires, affirment des fonctionnaires israéliens et des diplomates européens.
Mais l’UE, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Norvège ont clairement indiqué qu’ils considéraient que l’annexion était désormais hors de question, et que les Palestiniens devaient donc accepter les 750 millions de dollars de revenus détenus actuellement par le ministère israélien des finances.
Abbas a déclaré qu’il refuserait de le faire à moins qu’Israël ne s’engage par écrit à ce que l’annexion ne soit plus envisagée. C’est une chose que Nétanyahou – qui insiste pour que l’annexion reste sur la table, si ce n’est à court terme – n’a pas accepté de faire.