L’Union européenne a annoncé mercredi une refonte majeure de son système d’asile dans l’espoir que davantage de pays partageront enfin la responsabilité des personnes qui débarquent sur les côtes européennes en quête d’un refuge ou d’une vie meilleure.

Une uniformisation suite à des années de conflits

Cette décision intervient après des années de chaos et de conflits entre les 27 pays de l’Union sur la gestion des migrants et des réfugiés, alors que l’on reconnaît que le système actuel de l’UE pour décider s’ils doivent recevoir une protection ou être renvoyés chez eux a échoué.

« L’ancien système pour traiter cette question en Europe ne fonctionne plus », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aux journalistes à Bruxelles, ajoutant que le « nouveau pacte pour la migration et l’asile » offre à l’Europe « un nouveau départ ».

L’arrivée en 2015 de plus d’un million de migrants, pour la plupart des réfugiés fuyant la guerre en Syrie, a déclenché l’une des plus grandes crises politiques de l’UE. Les nations de l’UE se sont depuis lors battues pour savoir qui devait assumer la responsabilité des migrants, les nations méditerranéennes de première ligne comme la Grèce, l’Italie, Malte et l’Espagne exigeant une aide accrue de leurs voisins de l’UE.

Un débat de plus en plus ancré dans le quotidien du continent

Les débats font rage, même si le nombre de migrants clandestins a fortement diminué ces dernières années. Selon la Commission européenne, quelque 140 000 personnes sont arrivées l’année dernière, contre environ 2 millions de migrants entrés légalement. La Turquie, le Liban et la Jordanie ont dû accueillir beaucoup plus de personnes.

Les pays de l’UE ont réagi de diverses manières, allant de l’érection de clôtures frontalières en fil de fer à rasoir à l’ignorance des appels d’urgence provenant de bateaux de contrebandiers surchargés en Méditerranée. Certains migrants ont été laissés à l’abandon sur des bateaux pendant des semaines plutôt que d’être autorisés à entrer dans des ports sûrs. Des groupes d’aide et des citoyens européens sont poursuivis au pénal pour leurs efforts visant à sauver des vies.