Un conflit politique tendu entre Jersey et la France sur les droits de pêche semble s’être apaisé cette semaine après la conclusion d’un accord transitoire avec la Commission européenne.
Trois mois de transition
L’accord d’amnistie signifie que les 350 bateaux français qui pouvaient pêcher dans les eaux territoriales de l’île avant Brexit pourront le faire jusqu’à la fin avril. Pour pouvoir pêcher dans les eaux après cette date, ils devront prouver qu’ils ont pêchés pendant au moins dix jours au cours de l’une des trois dernières années.
Brexit signifie la fin du traité de Granville Bay, qui régissait l’accès aux eaux de l’île avant que le Royaume-Uni ne quitte l’UE.
Un premier accord annulé et finalement officialisé
Immédiatement après le 1er janvier, Jersey et la France ont conclu un accord provisoire qui stipulait que les navires français avaient jusqu’à la fin avril pour prouver leur historique de pêche et leur éligibilité à une nouvelle licence permanente, qui serait accordée par Jersey.
Cependant, l’UE a décrété que l’accord intérimaire était illégal, déclarant qu’il n’était pas conforme à l’accord de coopération commerciale et économique adopté par les États membres en décembre.
Bruxelles a donc ordonné qu’il soit immédiatement révoqué. À ce moment-là, 57 navires français ont été considérés comme répondant aux critères et les autres ont été interdits.
Le nouvel accord revient à l’arrangement intérimaire initial et a maintenant été approuvé par l’UE.
La situation après l’intervention de l’UE, qui a vu des centaines de bateaux normands et bretons exclus, a suscité la colère des politiciens français – y compris du Premier ministre du pays – ainsi qu’au sein des communautés de pêcheurs dans des zones telles que Granville et St Malo où certains pêcheurs de Jersey ont été empêchés de débarquer leurs prises en représailles.
Le ministre des relations extérieures Ian Gorst a négocié avec le ministre de la pêche de l’UE Virginijus Sinkevičius et a annoncé cette semaine que les dispositions transitoires – qui doivent durer jusqu’en avril – seraient formalisées et mises en œuvre.
En conséquence, environ 350 navires français qui étaient auparavant autorisés à pêcher dans les eaux de Jersey pourront continuer à y pêcher mais devront obtenir une licence permanente avant la fin du mois d’avril.
Le sénateur Gorst a déclaré qu’il pensait qu’il était « peu probable » que la tension entre Jersey et la France revienne après la période de transition.
Nous ne pouvons jamais dire « jamais » dans aucun de ces dossiers, mais rappelons-nous que nous avons dû faire des compromis.