La France a déclaré que toutes les personnes de plus de 75 ans pourront recevoir le vaccin contre le coronavirus à partir du 18 janvier, dans le cadre d’un plan visant à accélérer les vaccinations. Le Premier ministre Jean Castex, a déclaré que le Gouvernement avait eu raison de donner la priorité aux plus vulnérables, mais a admis que la France avait pris du retard par rapport à d’autres pays dans le déploiement de son programme de vaccination.

Faire face aux critiques

Les premiers vaccins étaient réservés aux résidents des maisons de retraite et nécessitaient un formulaire de consentement signé et une consultation médicale avant de pouvoir être administrés. Mais le Gouvernement a dû faire face à une tempête de critiques après qu’il soit apparu que seules 500 personnes avaient été vaccinées au cours de la première semaine de déploiement, contre 200 000 en Allemagne. Depuis lors, les pompiers, les aidants familiaux et tout le personnel médical de plus de 50 ans ont été invités à se faire vacciner.

Dans l’un des principaux hôpitaux universitaires de Saint-Etienne, les premières doses du vaccin Pfizer/BioNTech arrivent dans un sac réfrigérant. Ce nouveau centre de vaccination est l’un des centaines qui sont mis en place dans tout le pays pour vacciner les gens plus rapidement.

Le Dr Eric Alamartine, chef de l’unité de rein de l’hôpital dit que le personnel médical a fait pression sur le gouvernement pour accélérer son processus de vaccination depuis le début.

« Nous avons affaire à un système technocratique qui n’est pas assez réactif, et qui veut suivre les procédures réglementaires sans aucun risque », m’a-t-il dit. « Nous pensons qu’il est temps de prendre des risques. Nous voulons des décisions rapides, et non pas attendre des semaines pour une signature ».

Pourquoi tant de prudence ?

Les sondages suggèrent que moins de 40% de la population prévoit de prendre le vaccin. Les jeunes, qui se sentent moins menacés par le virus, sont parmi les moins susceptibles de dire qu’ils le veulent, tout comme ceux qui désapprouvent la manière dont le Gouvernement gère la pandémie de manière plus générale.

Florian Cafiero, sociologue au Centre national de la recherche scientifique, explique que cette méfiance des Français remonte à des années, aux débats sur les vaccins contre l’hépatite B et la grippe H1N1. « Il est vrai qu’il y a un noyau de personnes qui croient aux théories du complot », dit-il. « Mais cela n’explique pas l’énorme méfiance envers les vaccins, car c’est plus de la moitié de la population, et plus de la moitié de la population ne sont pas des théoriciens de la conspiration ».

Au contraire, il pense que la confiance a diminué en raison des controverses répétées sur les effets secondaires et d’une méfiance générale envers l’autorité. « Le gouvernement actuel a généré une énorme méfiance sur sa gestion de la crise de Covid, et cela se reflète sur le vaccin ».